Je lance enfin, avec quelques semaines de retard, un bilan un peu plus long qu’à l’habitude, sur mon année 2017, et mes nouveaux projets pour 2018.
2017 a été une année que je pourrai qualifier de “portnawak”, où je m’étais mise volontairement dans une situation très inconfortable, mais dont je suis sortie par une ou deux pirouettes, et pas mal de merdes on va dire. Comme toujours, je prends le parti de dévoiler quelques trucs personnels persuadée que poser tout cela par écrit, même de façon très résumée, me permet d’y voir plus clair dans ce qui s’est passé. Et aussi qu’un jour, quelqu’un tombera sur cette note, et que ce partage d’expérience l’aidera.
Paris
Après une année 2016 un peu paumée, j’avais retrouvé un travail de graphiste/illustratrice/motion designer sur Paris. C’était, sur le papier, le poste auquel j’aspirais depuis mon BTS, celui qui allait me donner une nouvelle impulsion dans mon métier de graphiste et me donner une sécurité financière. Spoiler: quand on a des doutes sur sa carrière de créative en freelance, on traine les mêmes doutes en CDI. Et travailler dans une grande structure de la grande distribution quand on a Eloge du carburateur de Matthew Crawford et Zéro déchets de Bea Johnson dans la poche, ce n’est pas forcément une bonne idée.
Résultat, rétropédalage, je rentre sur Clermont-Ferrand début mai, irrémédiablement amoureuse du statut de freelance et vaguement réconciliée avec ma montagne. Mais je passe une bonne part de l’année toujours paumée, merdeuse et honteuse comme jamais. Ce n’est pas souvent que l’on quitte un CDI en disant que, pour la suite, on va “improviser quelque chose” au grand dam de ses supérieurs mais à ce moment-là, c’est bien le seul plan que j’avais.
Le boulot
Sans trop le calculer, je me suis donc lancée à nouveau en freelance. Sans vraie relance, sans nouveau site web, mais grâce à mon bout de réseau pro et de référencement naturel, j’ai malgré tout pu faire une fin d’année 2017 honorable, voire même assez prometteuse pour le début 2018, avec quelques gros contrats et un partenariat avec une agence de design en plein développement.
J’avais gardé foi que je rebondirai toujours, même dans les moments de doute panique, j’ai acquis de ridicule bout de confiance en soi qui me faisait dire, oui, je vais quand même y arriver. J’essaye depuis de reconfigurer mon activité, pour aller vers des domaines où je me sens plus compétente, comme le community management ou la gestion de contenus. Je m’oblige, enfin, à me former à nouveau à l’animation pour devenir à terme, motion designer. Ma première passion, la plus ancienne, à laquelle j’avais du renoncer. Inutile de dire que je suis dans un mélange de doutes et d’excitation depuis que j’ai pris cette décision, qui compte beaucoup pour moi.
Je me suis aussi faite à l’idée que jamais, décidément, je ne ferai de lancement en freelance dans la grâce et la sérénité. Plutôt dans l’improvisation et les crises de panique.
Mais hé, ça a quand même marché.
Le kendo
En 2017 j’ai enfin franchi le pas: essayer, enfin, un sport de combat. La boxe pourquoi pas, la savate, le judo, que sais-je, et je ne sais pas pourquoi, le kendo m’est revenu à l’esprit. Sacrée sortie de zone de confort pour moi qui avais pratiqué l’aïkido, le seul art martial non basé sur la compétition: je découvre un sport basé sur la confrontation, le combat, la compétitivité. Mais un sport qui aiguise les réflexes et la concentration, fait travailler le cardio et l’explosivité, tout en laissant une belle part à la tactique et à différents types de pratiquants. C’est aussi un sport qui cultive un esprit de corps comme savent le faire les sports un peu confidentiels et j’y ai trouvé déjà une belle bande de copains. Résultat, je vais aux entraînements avec l’esprit léger et je suis en manque quand je ne pratique pas, je suis même impatiente de porter l’armure, moi qui craignais tellement d’investir dans un équipement coûteux et avais failli ne pas m’inscrire pour cette raison.
Le livre sur Clermont-Ferrand
Après deux ans de travail (non continu je vous rassure), mon premier projet de livre en auto-édition a franchi avec succès une première étape: le 21 décembre nous récoltions 4898€ sur Ulule pour imprimer les premiers exemplaires, et sans doute un peu plus. La leçon à retenir: qu’il ne faut pas attendre d’avoir un produit parfait pour le lancer, et que la meilleure période pour lancer une campagne de financement c’est celle que vous décidez. Il ne reste pour les semaines à venir qu’à finaliser la maquette, lancer l’impression et envoyer la centaine d’exemplaires déjà commandés.
L’urban sketching
Plus de bilan annuel sans mentionner une des colonnes vertébrales de ma vie: ma participation régulière au mouvement Urban Sketchers dont je suis toujours administratrice du groupe France. Je garde toujours mes carnets et crayon sous la main pour chaque déplacement et j’ai vaillamment rempli l’équivalent de deux carnets en début d’année sur Paris et en Seine-Saint-Denis, à Clermont-Ferrand, Toulon ou en Espagne. J’ai même eu l’honneur d’un portrait dans Le Parisien à propos de mes dessins sur Saint-Denis 🙂 Le hasard a aussi voulu que je visite plusieurs villes en “L”: après Liège, ce furent Luxembourg, Lorient, Lille et La Spezia (et non, pas eu le temps pour Lyon et Limoges!)
Pour 2018 les villes-hôtes pour les rencontres USk Belgique, France et Monde seront respectivement Liège, Aix-en-Provence et Porto. Un beau programme, incluant un nouveau symposium international deux ans après celui de Manchester où je m’étais éclatée, yes!
Ce que j’aimerais pour 2018
Continuer sur ma lancée! Je n’arrive pas à y croire, d’avoir entamé une année comme une misérable et de la finir avec une telle pêche. M’être mise volontairement dans une situation inconfortable m’a permis, pour une fois, de voir un peu mieux ce que je voulais et ce que je ne voulais pas. Je me suis découverte plus “campagne” que “ville”, plus “indépendante” que “salariée” et beaucoup moins carriériste que je ne le pensais.
J’ai aussi réalisé le soutien, informel ou plus soutenu, que j’ai eu de nombreux amis, et surtout amies, lors de cette année. C’est quelque chose dont on a pas conscience quand la mer est calme, et dont on mesure la valeur dans les tempêtes. De personne je n’ai reçu aucun jugement, et je mesure à quel point je suis bien entourée, et à quel point je sous-estime ce lien. A tous, merci.
Je sais maintenant que je peux mieux compter sur moi et mes propres ressources, je sais que je peux rebondir, même sans éclat. Je sais que, quoi que je fasse, je peux improviser et que j’ai cette capacité. Je sais qu’il y a un mince éclat de confiance en moi et de volonté au fond de moi, et que cette volonté, je vais la travailler et la muscler.
Je ne vais pas trop m’avancer, mais je crois que pour 2018, ça va le faire.
(Article illustré par une des nombreuses pistes pour ma carte de vœux de cette année, que je projetais d’animer. Mais hélas, trop d’idées, pas assez d’expérience, et beaucoup de temps perdu à tergiverser. Encore un de mes défauts, sur lequel il faudra que je travaille pour m’améliorer!)