En septembre dernier j’ai enfin visité la capitale portugaise, en compagnie de ma mère et d’une bande d’amis. Un séjour comme ça, prévu de longue date mais sur lequel je me suis greffée à la dernière minute.
En résumé: j’ai beaucoup aimé. J’ai aimé découvrir un nouveau schéma urbain, de nouvelles architectures, la mer, pardon l’océan, pas loin, être surprise d’être dans un pays latin mais pas méditerranéen, et que mine de rien, tu ne saurais dire pourquoi, ça change quelque chose dans l’air, dans l’attitude des gens, ou tout bêtement dans ton regard, et qu’un jour il faudra que j’arrête de jauger les villes du sud de l’Europe à l’aune de l’Italie (Italie, Italie, comme je t’aime tu sais). J’ai mangé des pastéis de nata, je ne suis pas allée dans les boutiques de design branchées, j’ai adoré les vieilles devantures de boutique préservées dans leur jus. On a pris la ligne 28, bien évidemment, et on est tombés sur un petit récital de fado presque pas trop touristique mais bon tu sais c’est que des trucs pour les touristes de toute manière.
J’ai fait ce que je me jurais de ne plus faire, la guide touristique. Celle qui imitait son père à dix ans, guide Vert à la main et le Routard dans l’autre, sait-on jamais on pourrait avoir besoin de recouper les informations. Celle qui détermine au petit-déjeuner le déroulement de la journée, quels quartiers voir, quels musées, quels points de vue, prévoir une rue commerçante pour N. et C. qui veulent faire du shopping, le trajet le plus court pour M. qui s’impatiente vite, ingurgiter à la volée dix siècles d’histoire lisboète pour les sortir quand J.M. me pose des questions, déchiffer entre le café et le jus d’orange la toile des transports en commun, savoir quel bus prendre au départ, quel tram à l’arrivée, compiler une dizaine d’adresses de restaurants, pour qui voudra du bacalhau ou de la sardine grillée.
Il faut avouer que compiler toutes ces informations, ça m’a éclatée. J’étais la petite, la gamine, celle un peu en dehors de cette bande de copains, et malgré tout, tout a glissé parfaitement. C’est l’avantage de voyager avec des gens qui te connaissent depuis le ventre de ta mère. Il peut y avoir des frictions ou des engueulades, mais il y eu de grands moments de fou rire, à s’en tenir les côtes, comme je ne m’en croyais plus capable. Merci aux Lisboètes pour la chaleur de leur accueil et leur infinie patience devant une bande d’adolescents de soixante ans de moyenne d’âge, vous n’avez pas usurpé votre réputation.
Un séjour comme un grand éclat de rire,ça me va parfaitement. J’y reviendrai.