Je continue la deuxième partie du récit de mon dernier voyage en Toscane (je dois être assommante avec ça, mais je suis pas mal fière des photos produites).
Après trois jours à Florence, nous avons passé cinq jours dans la Toscane classique. Au menu: San Gimignano, Volterra, Sienne, Pise et Lucques (Lucca).
Après une première journée cloîtrés au gîte à cause de bonnes grosses averses, nous avons profité d’aller à San Gimignano, qui était à 15 km à vol d’oiseau, mais à 80 via les petites routes viragées. Pour un village médiéval comme San Gimignano , moi je pensais beau soleil, beau ciel bleu, et qu’avec la pluie ça allait être la merde. Et bien en fait je crois qu’il faudrait faire au moins une fois San Gimignano sous la pluie et dans le brouillard. Parce que paye ton ambiance quoi.
Sienne
Sienne a la méchante particularité d’être comme Florence d’être blindée de touristes et de restos à touristes. Donc tu as du monde et tu manges cher. Enfin pas plus cher qu’en France, mais on a vite réalisé qu’on pouvait manger en Toscane à un prix raisonnable (la grande pizza à 6€, la-grande-pizza!). Le bon point à Sienne c’est d’avoir prévu une offre globale comprenant plusieurs monuments dans un ticket d’entrée (souvenirs, souvenirs de l’Italie d’il y a vingt ans, quand on avait dix tickets d’entrée par ville, à sortir les liasses de lires qui partaient bien souvent dans la poche d’un guide improvisé). Donc du coup on ne sait pas si on doit saluer l’organisation touristique ou la disneylandisation du lieu. Généralement à ce stade-là (J+5), vous vomissez les « Madonna con bambino » en 50 exemplaires dans le moindre musée. Et si vous faites le Musée de la Torture, vous vomissez, tout court, piazza dei Signori, de préférence.
Pise
Inutile de le nier: ici 99% du trafic piéton sera concentré autour du Campo dei Miracoli, grande esplanade qui regroupe le baptistère, le Duomo, le cimetière du Camposanto et bien sûr, la Tour (en fait le campanile de la cathédrale). Bon point depuis ma dernière visite, la tour peut se visiter au compte-goutte, et il n’y a plus ces tonnes de blocs de béton à son pied pour la retenir. Bon, depuis il y a une foule de débiles qui se relaient pour tenir la pose.
Le Campo dei Miracoli étant aux limites de la ville et accolé à un vaste parking pour autocar, la plupart des touristes auront déferlé sur Pise sans traverser le petit centre-ville, et c’est dommage. Pise est une belle endormie, avec des coursives, des petits marchés, et le long de l’Alto, des palais vieux de presque mille ans qui s’affaissent comme des vieilles dames alanguies. Parce que oui Pise était une des premières puissances de la Méditerranée au 11e et 12e siècle, alors que Venise apprenait à barboter et que Paris était un gros bourg sans grande destinée.
A cette occasion, on a goûté un plateau de dolce (desserts) locaux, mêlant cantucci et torta della nonna (tarte au citron). Ce sont des douceurs comme les connaissent les méditerranéens: des biscuits plus ou moins secs, avec de l’amande, des noisettes, du miel et du citron. Pas du dessert crémeux et sophistiqué, à l’image de la bouffe en Italie: du bon, de l’authentique, mais pas de plats revisités ou de grande fantaisie.
Le gîte
Cette fois je suis passée par le site Agriturismo.it. Il faut savoir que la Toscane est une région très rurale, axée autour de la culture des oliviers, de la vigne et des fruits. Il y a donc une quantité incroyable de gîtes ruraux, où l’agriculteur propose à la location une ou plusieurs chambres sur son domaine. Ça va généralement de 4 à 15 chambres, l’équivalent d’un petit hôtel. Sauf que vous avez quinze hectares de terrain autour, la piscine et le wifi faisant aussi partie du pack minimum. J’avais un bon souvenir de ces gîtes étant petite. La vérité est que ça pète encore plus que dans mes souvenirs.
Notre gîte Vaianino était parfaitement situé à 15 bornes de Volterra et San Gimignano, avec une vue à couper le souffle. Du genre tu sors les courses de la bagnole, tu te retournes et tu bloques 5 minutes. La gérante faisait une putain d’huile d’olive, à boire direct à la bouteille tellement elle a du goût, elle faisait sa propre restauration avec du gibier du coin, les fruits du verger, les légumes du potager (qu’on n’a pas pu goûter du coup, cause fermeture hors-saison); à ce moment mon mec faisait des palpitations tellement c’est ça la vie la vraie, moi-même, j’avoue, je fantasme sur une retraite hors du monde dans ce vaisseau de pierre qui flotte au-dessus des brumes du Chianti. Enfin pour une ou deux semaines.
Pour finir, dernière journée consacrée à Volterra. Comme toujours, ça a été un grand bonheur de balader ici sans trop de foule, et une température douce sans la chaleur étouffante de l’été. Étant une ancienne cité étrusque de premier rang, Volterra possède un musée étrusque petit mais sympa, avec la statuette Umbra della Sera, œuvre étrusque en bronze qui semble être sortie des mains de Giacometti (après, les musées étrusques c’est comme les musées municipaux: inutile de tous les faire, vous éviterez l’indigestion en ciblant bien)
(La suite dans quelques jours avec l’Ombrie, Pérugia et Assise \o/)